Je t'aime, moi non plus...

Les 4 premiers mois de ma grossesse, j'ai été boudée.

Monsieur Cédric, d'ordinaire si câlin, et Monsieur Melvin, le gentil timide, m'ont ignorée avec tout le panache dont les félins savent faire preuve...

J'étais pestiférée ! Ils ont préféré Julien, qui les "aime bien de loin"... à moi qui les chéris depuis leur plus petite "chatonce"...

Et là, subitement, retournement de situation ! Alors que pourtant mon corps hurle son état à qui veut l'entendre, me voilà assaillie de nouveau ! Dès le réveil, le petit gros bondit sur mes genoux et ne cesse de me pétrir les cuisses... (ce fait assez répandu chez les chats, n'a rien de sexuel contrairement à ce que croit mon père, mais vient du fait que le chaton pétrit les mamelles de sa mère pour faire venir le lait, information pleine de sens qui me vient de ma mère (ce à quoi certains pourraient répondre que les rapports maternels sont certainement teintés des prémices de la sexualité... sic !)) et le petit rouquin me couve de son regard dès que je traverse la cuisine. Parfois même, il vient se lover près de moi sur le canapé, ou bien tente de retrouver le confort d'autrefois sur ce ventre dont le dénivelé ne permet pas à un greffier adulte d'y adopter une position digne d'un sommeil de matou !

(Oui j'aime les parenthèses ! Elles coupent le flot de la phrase, elles bousculent les mots au point de noyer leur sens... et vous obligent à parcourir de nouveau quelques lignes du coin de l'oeil pour retrouver le fil conducteur)

N'allez pas croire que j'ai volontairement occulté quelqu'un ! Il y a ici un troisième chat. Ce n'est d'ailleurs pas le 3ème mais le premier (chronologiquement) de ces trois petits résidants.

Chat Blanc est malade. Depuis ses 7 ans, il souffre d'un cancer. La nature fait mal les choses : le soleil en est la cause et ce Monsieur a la robe blanche immaculée a toujours préféré la sieste dans le jardin ensoleillé au canapé (trop) ombragé...

Aujourd'hui Chat Blanc a 13 ans. Et les oreilles en moins. Opération onéreuse mais réussie qui lui a permis de gagner quelques années.

La maladie le rend distant, de plus en plus je crois, sans doute parce que les contacts ne sont plus agréables. Depuis quelques jours, Chat Blanc a commencé à saigner du nez. Quelques gouttes seulement, et pas de façon permanente. Les médecins ont leurs limites, et les vétos aussi. Peut-être ces derniers ont au moins la qualité de savoir dire stop et de ne pas tenter de combat impossible... (Parfois cette qualité est un défaut, la résignation c'est aussi le choix facile... et l'euthanasie n'est pas toujours justifiée...)

Dans le cas de mon Blanc, la solution, l'unique solution à présent, serait de l'envoyer finir ses jours à Maison-Alfort, une pièce radioactive dans le nez... A cette vie d'animal de laboratoire, j'ai préféré une fin de vie paisible à la maison.

Et je redoute le jour où ses yeux me diront qu'à présent la souffrance existe et qu'elle est trop grande.

Comments

[Maman d'Angel !]

Il faut bien dire qu'en ce moment je me les laisse un peu pousser !!!

[Henri-Pierre]

Tu as des mamelles aux cuisses ?
Allez, je te charrie, ronronne de concert avec Julien et la gent féline et c'est bien d'accompagner le Blanc vers les portes des ailleurs avec tant de douceur.